
Le domaine :
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Saint Joseph Bois des Blaches est issu d'une unique parcelle de 0.6 ha située dans le village de Sarras, et plantée en petite serine.
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Cornas Cuvée des Coteaux est issu en grande partie de vignes du quartier Chaillot. Il s'agit d'une parcelle granitique plantée en terrasses de 1976 à 1981, exposée plein sud (ce qui n'est pas le cas de l'ensemble du Chaillot qui regarde plutôt le levant), et dont il disposait pour partie en fermage (Cuchet-Béliando propriétaire). Si elle n'était pas totalement sienne, c'est tout de même lui qui, aidé d'ouvriers qu'il a « usés » bien malgré lui, l'a rendue cultivable par un travail de forçat : défrichage, arasement, terrassement et plantation. Des heures de sueur.
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Cornas La Geynale est issu en majeure partie du lieu dit éponyme (Génale), que l'on pourrait inclure dans le quartier Reynard et qui en constitue à peu près l'extrémité sud, en contrebas, à deux pas de Tézier. Ce lieu-dit a historiquement été mis en valeur par Robert qui le premier l'a revendiqué en 1984 sur une étiquette : cette année là, la différence de maturité entre les vignes de la cuvée des Coteaux et du lieu dit Geynale est telle (prés de 2°) que Robert décide de vinifier et élever isolement cette parcelle. La nouvelle cuvée venait de naître. La dénomination Geynale a même été déposée (le « y » ne faisait pas partie de la première orthographe connue). Le nom même de Genale semble avoir comme origine la présence de genets sur cette parcelle. Le PH du sol est quasi neutre, et la présence de granit décomposé en surface est complétée de gneiss qui donne ici une couleur légèrement plus claire en surface et, paraît-il, davantage de finesse aux vins. Mais la roche mère n'est pas très loin, comme toujours à Cornas. La vigne ici cultivée est très vieille, plus de 80 ans en moyenne. Et « Bob » lui adjoignait quelques rangs de la partie haute du Reynard.
- Cornas « Cuvée des Coteaux »
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Cornas « La Geynale » :
Oct. 2013 : Geynale 2006 : passée une légère réduction, le nez s’ouvre avec plénitude et élégance sur des notes de fruits noirs, cerise et violette. L’attaque est souple et aromatique, elle ouvre une bouche riche en parfums. Le vin est gracile, doté d’une matière suave et soyeuse, mais pas totalement assoupli. La finale se garde d’une certaine réserve et montre que l’ensemble est encore jeune, il ira loin.
Oct. 2013 : Geynale 2005 : un nez plus réservé que le 2006, paraissant plus dense, plus noir, plus profond avec des notes balsamiques et réglissées. Il s’ouvre délicatement à l’air, distillant par bribes quelques nuances florales discrètes. L’attaque est ample et les tanins s’imposent dès la prise en bouche. L’ensemble est plus dense que stricte, avec un volume conséquent. Bonne allonge, structurée, avec des tanins bien perceptibles.
Oct. 2013 : Geynale 2004 : fidèle à ce qu’il a toujours livré, ce millésime est particulièrement flatteur sur le plan aromatique, avec des parfums très « vendange entière » de pétale de rose, d’orange sanguine et de poivre. L’attaque est souple et suave, avec une matière enrobée et un toucher de bouche fin et délicat. Ensemble raffiné, plus en parfum qu’en structure. Un vin épanoui.
Oct. 2013 : Geynale 2003 : le nez se révèle particulièrement mûr, sur des arômes intenses d'abricot et de pêche rôtie, de kirsch. L’acidité volatile est présente également, apportant une certaine « fraîcheur » à l’ensemble par son profil balsamique. Bouche ample, évidement riche et glycérinée, mais sans excès. Les tanins font montre, toutefois, d’une légère sécheresse, notamment en finale. L’ensemble n’en reste pour autant absolument pas lourd. Un vin de gastronomie, sans nul doute.
Août 2012 : Geynale 2002 : nez sauvage, floral, de jus de viande, d’épices orientales, de feuilles mortes, de cerise. Superbe nez à la très grande complexité. La bouche est pleine, délicate avec une jolie douceur tannique et une grande gourmandise. Le volume est beau, ce n’est pas très dense mais fondu et d’une grande persistance finale. Inégalable sur ce millésime.
Oct. 2013 : Geynale 2001 : première approche de ce millésime depuis que nous goûtons les vins de Robert. Il ne faudra probablement pas en faire une référence tant cette bouteille s’est montrée quelque peu déviante, arborant un profil « nature » (viandé, fruits blets, évent) assez déconcertant. Il faudra la revoir. A suivre…
Août 2013 : Geynale 2000 : nez intense de menthol, d’agrumes, d’encens, d’épices douces ; Superbe. La bouche ne tient malheureusement pas la promesse du nez, car bien que riche, celle-ci est dominée par une forte acidité, certes salivante mais sans harmonie ni complexité, tout tournant autour des agrumes. La finale est tenue par l’acidité également même si elle parait assez persistante. A table, ce vin se boirait sûrement avec davantage de plaisir.
Oct. 2013 : Geynale 1999 : le nez est un peu dominé par une perception d’acidité volatile et d’acétate d’éthyle. Il distille également quelques notes florales, de violette sucrée, prune et fruits noirs. Belle attaque tout en rondeur, développant une matière très enrobée, ciselée par une fraîcheur salivante. Un vin « facile » à boire, fin, subtil, complètement à maturité, et très plaisant malgré ses petits défauts.
Oct. 2013 : Geynale 1998 : nez sur la cerise, les agrumes, les épices et une petite note d'acétate pas dérangeante mais présente. Bouche ample, salivante, présente, mûre, avec du relief et de l’intensité ; on ressent bien le caractère du millésime, mais avec un équilibre très juste, et surtout une finale longue et gracieuse.
Oct. 2013 : Geynale 1996 : nez assez diffus, mais étonnant, rappelant le biscuit, le bonbon, la cannelle. La bouche est marquée par une acidité appuyée et un volume plutôt contenu. On ressent également quelques notes végétales avec des tanins qui semblent un peu justes en maturité. L'acidité lui donne néanmoins un côté frais et charmeur.
Oct. 2013 : Geynale 1995 : nez sur le goudron, les fruits noirs et un début d’évolution noble et élégant avec une note truffée. C’est un vin plutôt rond et soyeux à l’attaque, puis qui développe une trame tannique plus serrée, avec encore une certaine raideur dans le grain. Finale saline et salivante. L’ensemble peut probablement encore s’affiner.
Oct. 2013 : Geynale 1994 : le vin est marqué par des notes d’acétate d’éthyle assez prégnantes et dominant la trame aromatique globale. La bouche se présente avec une densité moyenne, une acidité assez élevée et légèrement dissociée sur la finale. Allonge moyenne, contenue, réservée. Pas en meilleur forme ce jour, à revoir.
Oct. 2013 : Geynale 1991 : une légende en bouteille, fidèle à ce que nous avions pu déjà déguster dans ce millésime ; une véritable réussite, d’une complexité aromatique folle, variant sur le pain d'épices, les épices douces, le jus de cuisson, le pot pourri, et encore d’autres nombreux parfums. Bouche monstrueuse de densité, d’arômes, de volume, d'équilibre, de tanins parfaitement enrobés, de sapidité. Grande allonge, épicée, noble, saline. C’est grand, un vigneron au somment de son art !
Oct. 2013 : Geynale 1990 : un nez d’une grande complexité encore, sur un registre tertiaire noble, variant sur le balsamique, les épices, le menthol, le cuir, la truffe. Attaque ample, sur les agrumes, suivie d’une bouche d’une grande rondeur, avec des tanins intenses et au grain plus marqué que le 91. Bouche hyper salivante, d’une superbe allonge, mais avec une structure pas encore totalement fondue. Il peut donc, potentiellement continuer à vieillir et à s’enrober.
Oct. 2013 : Geynale 1989 : un vin qui semble assez évolué au nez, avec des notes de cuir, pruneau, chocolat. On perçoit également quelques nuances végétales. Dés l’attaque, la bouche est droite, plutôt bien enrobée autour de beaux tanins suaves, mais avec toutefois une acidité assez marquée et ciselée. En finale, la longueur est plutôt contenue, avec toujours une vivacité qui s’impose.
Oct. 2013 : Geynale 1986 : nez élégant, développant des notes de jus de cuisson, d’épices douces, de poivre et bouquet garni. La bouche est souple, suave, soyeuse, avec une structure plutôt en demi-corps mais non dénuée d’un certain charme. Ensemble propre et pur, plaisant et salivant.
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« Vieilleries » (millésimes d’avant la séparation des deux cuvées) :
Oct. 2010 : Domaine Robert Michel 1975 : à l’ouverture le nez est très fin sur les agrumes (pomelos), mais l’aération prolongée à table lui apportera la complexité des vieux vins, avec ces notes à la fois terreuses, mentholées (vendange entière), de rose fanée, de feuilles mortes. La bouche a étonnamment repris vie à table. Evidemment les tannins sont totalement fondus, mais l’ampleur en bouche accompagne sa suavité et sa douceur, qui se marient très bien avec un coq au vin. L’acidité est suffisante en finale pour tenir ce trentenaire qui a gardé de bien belles ressources et qui est clairement délicieux. Respect.
Avril 2011 : Domaine Joseph Michel et Fils 1971 : c’est le père de Robert Michel, Joseph, qui a produit ce vin dans la plus pure tradition cornassienne, avant que son fils ne reprenne les rênes en 1975. D’après Robert, ce vin s’est goûté très tannique pendant 25 ans en raison d’une extraction importante sur la vendange entière, et notamment de la pratique de la rebêche (on represse les premières presses). Mais l’immense qualité des terroirs (la Geynale et Chaillot assemblés à l’époque) a désormais fini par délivrer son message intemporel pour notre plus grand bonheur. Merci Robert de nous avoir permis de goûter ce morceau de l’histoire de Cornas. Nez intense de rose fanée, de feuilles mortes, de havane, avec une touche animale difficile à définir. Egalement des arômes de bois de santal. Ce nez explosif retrouve un fruit important associé à des notes florales superbes lorsque l’on remue son verre, signe d'une profondeur qui a encore pas mal de choses à raconter, alors même que ce vin est un morceau d’histoire du grand terroir de Cornas. La bouche possède un gras comme nous en avons peu rencontré et qui lui confère une douceur digne des plus beaux liquoreux de méditation, alors bien sûr qu’il se goûte totalement sec. L’équilibre est magistral, sur des notes d’agrumes ultra salivantes. L’âge n’a pas eu de conséquences néfastes sur son dynamisme, quand bien même les tannins sont totalement fondus. Belle longueur finale qui s’évanouit doucement sur un côté floral délicat. Respect.
8, impasse de l'Equerre 07130 Cornas
Tel. : 04 75 40 38 70
Avec les participations de Paul Lambert et Laurent Garlin