Nota : le présent texte concerne exclusivement le vignoble de Barbaresco et s’inscrit dans un article général consacré aux grands vins des Langhe. A lire également celui consacré au vignoble de Barolo et publié ici.
1. Commune de Neive
2. Commune de Barbaresco
3. Commune de Treiso
4. Commune d’Alba
Contrairement à d'autres usages fréquents, les différenciations stylistiques que nous souhaitons mettre en avant ici concernent autant les choix réalisés par le vigneron lors de la vinification que lors de l'élevage. Voici donc notre classification simplifiée et non exhaustive, destinée à donner des points de référence basiques à l'amateur de grands vins de Barolo et Barbaresco en terme de façon de faire le vin et donc de goût :
– Style « Classique » (SC) : les vins sont issus de macérations longues où la température n’est pas contrôlée, ou alors vers le bas mais sans excès. Les élevages se font intégralement en grands foudres et ils durent deux à six années. Il en résulte des crus aux couleurs peu intenses, aux tanins abondants mais fins, de profil plutôt peu exubérant dans la jeunesse mais vieillissant plus longtemps en moyenne que les autres.
– Style « Intermédiaire » (SI) : sous cette épithète, nous rangerons les vignerons ayant recours à des cuvaisons moins longues que celles du style classique, mais qui ne sont pas inférieures à une semaine. L’usage de la température, notamment pour chauffer les moûts, est nul ou mesuré. Les élevages sont réalisés en foudres et/ou fûts de diverses tailles (du format barrique au format demi-muids - 500/600 litres), plus ou moins neufs. Il en résulte un type de vin moins retenu dans la jeunesse que le style classique pur, un peu plus facile et « accessible » pour le grand public.
– Style « Moderne » (SM) : les vins sont généralement issus de macérations courtes, les vinifications se font souvent en cuves auto-rotatives inox, les moûts sont parfois chauffés afin de favoriser l’extraction de couleur et généreusement pigés et remontés. Les élevages privilégient les petits contenants (barriques, demi-muids) et le bois neuf, présent au moins à 20% en général. Les vins sont vite ouverts, relativement boisés, plutôt opulents et « internationaux » de style, en tout cas dans la jeunesse ; ils peuvent bien se garder chez les vinificateurs les plus adroits et surtout sérieux à la vigne !
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1ère classe - Albesani (deux producteurs emblématiques du cru : Bruno Giacosa et Castello di Neive) : grand terroir de référence, Albesani a été popularisé par Bruno Giacosa qui louait ses vignes au Castello di Neive, mettant en valeur la meilleure sous-partie du cru, le célèbre Santo Stefano (Hors-classe). De taille importante et occupant près de 40 hectares, Albesani s’étale de 160 à 270 mètres d’altitude. Il est exposé du sud au sud-ouest dans sa partie centrale, ouest dans la partie latérale ouest, et nord à nord-ouest dans les autres parties. De par sa qualité, le cru est majoritairement planté en Nebbiolo, puis de Barbera, Dolcetto, Freisa et enfin de cépages blancs. Dans les producteurs du cru, on méconnait le méritant Piero Busso, la Cantina del Brichetto, la Cantina del Pino, mais on citera surtout l’incontournable Castello di Neive, et enfin le maître, Bruno Giacosa, comme nous l’évoquions plus haut. A leur meilleur, ces vins sont très étonnants car comme énoncé précédemment, ils ressemblent plus à l’idée que l’on se fait d’un Barolo que d’un Barbaresco, avec leur palette d’épices (plus que de fleurs ou fruits), leur corps séveux et sérieux, et leurs tanins serrés, liés voire compacts, ce durant parfois dix ans avant de voir le vin s’ouvrir et gagner en expression, suavité et plaisir. Mais c’est également le terroir de la DOCG qui, avec Asili, Rabajà et Martinenga, vieillit le mieux et le plus longtemps. Un « Chambertin » à Barbaresco.
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1ère classe - Gallina (un producteur emblématique du cru : Ugo Lequio) : grand terroir plutôt vaste (52 hectares), Gallina présente trois expositions distinctes allant de sud-est à sud-ouest pour les meilleurs parties, ouest pour la zone qui regarde Barbaresco, et nord nord-est pour la partie septentrionale du cru, de loin la moins intéressante. L’altitude y varie de 170 à 250 mètres. Nombre de bons domaines y sont présents : on trouve ainsi Antichi Poderi dei Gallina, Giuseppe Negro, Prinsi, Piero Busso et surtout Castello di Neive, La Spinetta, Ugo Lequio, et enfin Oddero. Le terroir est réputé pour la finesse des vins qui en sont issus. Ceux-ci se livrent relativement vite et sont donc très accessibles après quatre-cinq ans de bouteille, même s’ils vieillissent évidemment admirablement.
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Balluri ; Basarin (un producteur emblématique du cru : Fratelli Giacosa) ; Bordini ; Bric Micca (un producteur emblématique du cru : Dante Rivetti) ; Bricco di Neive (un producteur emblématique du cru : Dante Rivetti) ; Canova ; Cottà (un producteur emblématique du cru : Sottimano) ; Currà (un producteur emblématique du cru : Sottimano) ; Fausoni (un producteur emblématique du cru : Sottimano) ; Gaia Principe ; Marcorino (un producteur emblématique du cru : Cantina del Glicine) ; Rivetti ; San Cristoforo (un producteur emblématique du cru : San Cristoforo Sassi) ; San Guliano ; Serraboella (deux producteurs emblématiques du cru : Paitin et Fratelli Cigliuti) ; Serracapelli ; Serragrilli ; Starderi (un producteur emblématique du cru : La Spinetta)

Le grand père d’Italo Stupino (Castello di Neive) montrant ses vignes à son petits fils
Domaines recommandés :
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SC : Bruno Giacosa (cliquer pour accéder au compte-rendu de visite)
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SC : Castello di Neive : grand domaine (au sens propre et figuré, car la propriété compte près de 60 hectares de vignes) historique de la commune, lié pendant de nombreuses années à Bruno Giacosa qui a vinifié et élevé sous son étiquette une partie du Santo Stefano maison, aidant par là même à renforcer la notoriété de ce cru. La propriété des frères Stupino (Giulio et Italo), acquise en 1964 par leur père Giacomo, possède une collection impressionnante de grands terroirs, parmi lesquels Basarin, Gallina et donc le fameux Santo Stefano. Ici on privilégie le style traditionnel, même si quelques cuvées/cépages peuvent en partie passer en barriques et demi-muids. Les points forts sont bien sûr les Barbaresco de terroirs (Gallina, Santo Stefano en version classique et Riserva), mais aussi les Barbera (Santo Stefano, Messoirano) et Dolcetto (Basarin, Messoirano) en sélections parcellaires. On notera qu’à l’instar d’Aldo Vajra, on vinifie ici un pur pinot noir en vin rouge (et en méthode champenoise). Enfin, chose rare en Langhe, un Grignolino est produit, ainsi qu’un Arneis et qu’un Albarossa. Dans les derniers millésimes, il semble que le niveau moyen de la gamme soit monté d’un cran, mais pas les prix, qui demeurent très sages pour des crus aussi réputés, ce qui en fait une adresse alléchante pour l’amateur.
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SI : Sottimano (cliquer pour accéder au compte-rendu de visite)
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SI : Ugo Lequio : Dans les années 80, Ugo Lequio produit ses premières bouteilles de vin après avoir effectué une sélection rigoureuse sur les six hectares de la Cascina Nuova. Ce domaine historique est situé sur le coteau ensoleillé de Gallina qui faisait autrefois partie du patrimoine des seigneurs de Neive, les Conti Riccardi Candiani, et qui appartient aujourd’hui à la famille Marcarino. La particularité d’Ugo Lequio est de donner un maximum de temps à ses vins lors de la vinification de l’élevage sous bois, puis en bouteilles. L’unique Barbaresco Gallina du domaine est issu d’une macération de 15 à 18 jours, puis d’un élevage en foudres de 25 hectolitres durant 20 mois, suivi d’un élevage en bouteilles de six mois. Dans les grands millésimes, on notera qu’une version Riserva est produite. Mais ce producteur n’est pas dogmatique dans son approche car son Langhe Nebbiolo est par exemple élevé en barriques françaises usagées. La Barbera du domaine reprend quant à elle les principes d’élaboration du Barbaresco, avec un élevage de 20 mois en foudres de 25 hectolitres (très rare sur ce cépage !), puis quatre à six mois en bouteilles : en bon millésime (plutôt les années chaudes donc), c’est une des plus belles produites sur le terroir de Barbaresco. Un dolcetto, moins ambitieux, et un Arneis sont également produits. Voilà donc un petit domaine par la taille, peu médiatique, à la gamme resserrée, mais dont le remarquable rapport qualité/prix des vins (le Barbaresco Gallina ne coûte pas 30 € !) en fait un intérêt majeur pour le buveur.
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SC : Cantina del Glicine
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SC : Busso Piero
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SI : Fratelli Cigliutti
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Hors-classe - Asili (un producteur emblématique du cru : Bruno Giacosa) : petit terroir par la taille (environ 14 hectares) mais immense par la classe de ses vins, ne possédant pratiquement que des qualités, Asili a la chance d’être mis en valeur par un nombre non négligeable de vignerons de premier ordre. On trouve en effet Ca’ del Baio, Michele Chiarlo, mais surtout Ceretto, les Produttori del Barbaresco, Roagna (immense cuvée de vieilles vignes, un des sommets actuels du Barbaresco) et enfin le maître, Bruno Giacosa, à qui le cru doit beaucoup en terme de notoriété. De taille moyenne, Asili s’étage de 210 à 290 mètres. Son exposition varie d’ouest à sud pour les meilleures parties, même si une toute petite partie au nord du cru regarde justement le nord, mais en sommet de côte. Les plus grands Asili brillent par leur alliance de raffinement et d’ampleur, ils sont à la fois élégants et structurés, parfumés (violette, fleurs séchées) et terriens, faciles et complexes. Bref, de très grands crus !
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Hors-classe - Martinenga (un producteur emblématique du cru : Cisa Asinari) : à l’inverse d’Asili, dont il constitue l’exact prolongement, à des altitudes quasi similaires, le Martinenga est le cru d’un seul domaine, historique : les Tenute Cisa Asinari des Marchesi di Grésy. Issue de la noblesse et possédant même des origines françaises, savoyardes selon nos dernières informations, cette famille a donc la chance d’exploiter un des plus grands terroirs du Barbaresco, qu’elle décline en trois cuvées : le Camp Gros, exposé sud-ouest et issu d’un sous-climat qui touche le bien nommé Rabajà ; le Gaiun, exposé plein sud et plus « boisé» (élevage 100% barriques) que les deux autres cuvées ; et enfin l’archétype, le Martinenga, exposé sud et sud-ouest, et de loin le plus vaste avec 6.94 hectares de vignes (contre 2.58 pour le Camp Gros et 2.30 pour le Gaiun). Des micro-différences entre ces parcelles et les vins qui en sont issus existent, bien évidemment ; mais ces derniers ont en commun un éclat aromatique et une signature sexy au nez (agrumes, fruits exotiques) que seul le Rabajà voisin possède. Les bouches prolongent ce style, tout en s’appuyant sur des tanins légers mais présents, aristocratiques (sic) !
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Hors-classe - Rabajà (un producteur emblématique du cru : Bruno Rocca) : à l’instar d’Asili, le fameux Rabajà a lui aussi la chance d’être valorisé par un nombre non négligeable de vignerons de qualité, parmi lesquels on compte le traditionnel Castello di Verduno, le discret mais talentueux Giuseppe Cortese (vins de grand rapport qualité/prix), la cave des Produttori del Barbaresco, et enfin la star, l’enfant terrible et chéri du cru, Bruno Rocca, capable - dans un style moderne mais très personnel - d’enfanter de vins d’une race et d’un éclat uniques, à la hauteur du cru (voir les millésimes 1982, 1990, 2004, 2007, 2008, 2010 et 2011 !). On n’oubliera pas non plus qu’un autre Bruno, Giacosa, a produit lui aussi des vins de légende (sublime 2004), mais dans un tout autre style, plus classique. Quoi qu’il en soit, à son meilleur, Rabajà permet de retrouver dans une bouteille ce que l’on nomme le génie du lieu, avec des nez mémorables de violette, moins exotiques que sur le Martinenga, mais plus floraux et tabacés, tirant sur les fruits rouges mûrs (cerise confite) et noirs (cassis, myrtille) en année chaude ; et des bouches enlevées, amples et ascendantes, explosives, veloutées et nerveuses. Ils sont en fait tout le Barbaresco possible, pour reprendre une formule connue initialement destinée au Chambertin : un vin sensuel mais ferme, très italien finalement. Enfin, point important, c’est sans doute un des terroirs de l’appellation qui vieillit le mieux et surtout le plus longtemps (trente ans et plus), ce qui est rare et donc non négligeable.
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Hors-classe - Montefico (un producteur emblématique du cru : Roagna) : terroir de taille relativement réduite mais de très grand classe, faisant sans doute partie des plus méconnus dans le peloton de tête de Barbaresco, Montefico est un de nos crus préférés. S’étageant de 190 à 270 mètres, il regarde en majorité le sud et le sud-est, avec une toute petite partie obliquant carrément à l’est. Au delà de la Cantina del Rondò, de Carlo Giacosa ou de La Ca’ Növa, nous aimons les vins des Produttori del Barbaresco et surtout ceux de Roagna, qui peuvent se ressembler étonnement dans l’expression générale, en traditionnels qu’ils sont dans l’approche et la réalisation : on est saisi en les goûtant par leur intensité de fruit, la suavité de leur texture et ce fondu de tanin qui fait même parfois oublier le Nebbiolo. Ces vins sont solaires, mais cette caractéristique est ici une qualité plus qu’un défaut. Ainsi, leur maturité permet de gommer tout ou partie des scories de rusticité du cépage afin d’aller vers une expression totale et harmonieuse du fruit, qui est celle des plus grands vins de Nebbiolo. Du moins selon nous.
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Hors-classe - Roncagliette (deux producteurs emblématiques du cru : Olek Bondonio et Gaja, cuvée Sorì Tildin et Costa Russi) : le plus méconnu des grands terroirs de la commune de Barbaresco souffre avant tout d’être mis en avant par peu de vignerons. En effet, au delà du jeune et talentueux Olek Bondonio, qui sait que le grand Angelo Gaja en tire deux de ses cuvées de pointe ? Personne ou presque, car Angelo a préféré mettre en avant son nom (donc sa marque) et celui de ses deux cuvées plutôt que le patronyme du cru. Est-ce un bien ou un mal ? Finalement il n’y a pas vraiment à juger, car les faits sont là. La vigne de Costa Russi appartenait, avant son acquisition par les Gaja à une famille dénommée Russi. Elle est située en dessous du Sori Tildin, et représente 4.35 hectares exposés sud-ouest, à 230 mètres d'altitude, sur un sol de marnes argilo calcaires. Le premier millésime produit est 1978 et le vin assemble Nebbiolo et Barbera (5%), ce qui fait qu’il est classé en Langhe et non en Barbaresco. Quand à la vigne du Sori Tildin, elle représente 3.38 hectares exposés sud, situés à environ 260 mètres d'altitude, sur des sols de même nature que le Costa Russi. Le premier millésime produit est 1970 et le vin est construit sur un assemblage identique à son homologue et voisin. Tildin était en fait le diminutif de Clotilde Rey, la grand-mère d'Angelo Gaja, que seuls les intimes étaient autorisés à appeler ainsi !
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1ère classe - Montestefano (un producteur emblématique du cru : Serafino Rivella) : terroir de premier ordre au nom bien connu, il est revendiqué uniquement par quatre domaines qui sont Luigi Giordano, La Ca’ Növa, les Produttori del Barbaresco ; et le plus connu et peut-être méritant sur le cru, Serafino Rivella, traditionnaliste patenté. De relative petite taille, Montestefano possède une exposition quasi parfaite variant de sud à sud-est, avec une petite partie qui continue vers l’est voire même le nord-est, ainsi qu’une altitude qui varie de 190 à 275 mètres. De part la qualité des expositions, le Nebbiolo domine largement les autres cépages dans l’implantation.
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1ère classe - Rio Sordo (un producteur emblématique du cru : Produttori del Barbaresco) : situé au sud du finage de Barbaresco, à quelques encablures du Martinenga, Rio Sordo (qui est également le nom d’une località) est un vaste cru de plus de 25 hectares, s’étalant de 200 à 300 mètres d’altitude. A cause de sa vaste taille, ses expositions ne sont pas homogènes et divergent, allant de sud à sud-ouest pour les meilleures parties, à ouest pour les parcelles voisines de la Cascina Bruciata ; et nord à nord est, pour les autres parties beaucoup moins intéressantes du cru. Les producteurs du cru se nomment Pier, Ca’ Romè, Cascina Bruciata donc, Cascina delle Rose (petit domaine trop peu connu mais que nous aimons beaucoup), la traditionnelle Azienda Musso, et enfin les Produttori del Barbaresco, qui livrent régulièrement un très bon vin sur le cru et qui nous sert de référence.
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1ère classe - Roncaglie (un producteur emblématique du cru : Poderi Colla) : cru d’environ 13 hectares, relativement peu connu du fait du nombre restreint de vignerons qui le revendiquent, Roncaglie s’étale de 190 à 275 mètres, avec une exposition majoritaire variant du sud à l’ouest pour la meilleure partie et qui continue de l’ouest au nord pour la partie moins intéressante. Nous connaissons trop peu les vins des trois producteurs revendiquant le cru : Poderi Colla, Socrè, et enfin Belle Colle, qui le revendique en version classique ou Riserva. Néanmoins, nous avons pu déguster cette année le millésime 2008 de Colla au restaurant avec un vin épicé, ferme mais sans rusticité, long, sérieux, qui nous a beaucoup plu. Le caractère complet du cru est à souligner.
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1ère classe - Secondine (le producteur emblématique du cru : Gaja, cuvée Sorì San Lorenzo) : cru pour ainsi dire « invisible » et pour cause, Secondine est en effet revendiqué par aucun producteur, si ce n’est Angelo Gaja qui le met en avant via son Langhe Sorì San Lorenzo (Nebbiolo 95% et Barbera 5%). Cadastralement, Secondine compte près de 15 hectares (14.94 pour être précis !) et s’étage de 190 à 240 mètres, avec une exposition sud-est à sud-ouest pour les meilleures expositions, même si d’autres moins favorables varient d’ouest à plein nord. Précisément, Angelo Gaja y possède 3.88 hectares exposés plein sud, dans la partie haute du cru, sur un sol de marnes argilo-calcaires. Arrivant sur la propriété en 1961, il achète une vigne sur la partie centrale de Secondine, qui est une des meilleures positions du Barbaresco selon son père Giovanni. On notera que c’est la première sélection parcellaire revendiquée par le maître après son arrivée : le millésime était excellent, c’était 1967 !
Les autres crus :
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Cà Grossa (un producteur emblématique du cru : Fratelli Rapalino) ; Cars ; Cavanna ; Cole (un producteur emblématique du cru : Moccagatta) ; Faset (un producteur emblématique du cru : La Spinona) ; Montaribaldi (un producteur emblématique du cru : Montaribaldi) ; Muncagöta (un producteur emblématique du cru : Produttori del Barbaresco) ; Ovello (un producteur emblématique du cru : Cascina Morassino) ; Rabajà-Bas (un producteur emblématique du cru : Cascina Luisin) ; Pajè (un producteur emblématique du cru : Roagna) ; Pora ; Roccalini (un producteur emblématique du cru : Cascina Roccalini) ; Ronchi (un producteur emblématique du cru : Albino Rocca) ; Tre Stelle (un producteur emblématique du cru : Cascina delle Rose) ; Trifolera ; Vincenziana (un producteur emblématique du cru : La Licenziana)
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SC : Roagna : ici on dit ne rien faire comme ailleurs (ou presque) et on le revendique. On pratique donc la biodynamie. On laisse souvent la nature gagner les vignes, quitte à se laisser déborder par l’herbe. On vinifie sans (ou avec très peu de) soufre. On cuve ses raisins (très) longtemps. On élève (très) longtemps ses vins, en grands contenants. Et donc le résultat dénote, par rapport à ce que l’on connaît ici ou là : soit en bien avec les cuvées de vieilles vignes de Montefico, Asili et certains millésimes de Crichet Pajé, qui peuvent confiner au sublime et revendiquer le titre de « sommets de leurs appellations » ; ou en moins bien, avec une certaine irrégularité et des problèmes d’acescence en millésimes chauds, ou de vins parfois trop austères, avec des tanins d’une dureté phénoménale (surextraction ? manque de maturité phénolique ?). Une fois le décor planté, on sait à quoi s’en tenir. Mais on ne pourra pas reprocher à Luca Roagna et son père de ne pas aller au bout de leur démarche, de ne pas prendre de risques, ou encore de tricher par rapport à leur discours. A l’amateur de faire ses choix et de les assumer. Pour notre goût, les Barolo La Rocca e la Pira et les Barbaresco Pajé sont souvent un peu trop tendus et nerveux, du moins en jeunesse. Mais les cuvées citées plus haut peuvent être fantastiques et justifier un vrai intérêt, qui devra être d’autant plus motivé que les prix ne sont pas tendres du tout.
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SC : Produttori del Barbaresco : la forme actuelle de la Cantina Sociale dei Produttori del Barbaresco date de 1958. Elle est un des plus beaux exemples modernes de coopérative de classe mondiale, mais son histoire, étroitement liée à celle du vin de Barbaresco, est beaucoup plus ancienne. Pendant la seconde moitié du XIXème siècle, dans la région de Barbaresco, le Nebbiolo est cultivé et vinifié pour produire alors le Barolo à peine naissant, le Vino Nebbiolo ou encore du vin de table. En 1894, date historique pour le vignoble local, Domizio Cavazza, directeur de l'Ecole Royale d'oenologie à Alba et résident de Barbaresco, où il est propriétaire du château et du domaine agricole qui lui est joint, crée les Cantine Sociali di Barbaresco, en vue d’assurer une « production de vins de luxe et de table ». Rassemblant autour de lui d'abord neuf agriculteurs et producteurs, il commence à faire du vin qui porte le nom de son village. C’est d’emblée un succès. Mais cette cave est hélas fermée durant la période fasciste. Quelques années après la fin de la guerre, en 1958, Don Fiorino, alors curé de Barbaresco, se référant à la tradition, réunit dix-neuf agriculteurs et (re-)fonde les Produttori del Barbaresco tels que nous les connaissons aujourd’hui, en vue d’assurer « la pérennité et garantie du vin de Barbaresco ». L’objectif sera atteint puisque la cave existe toujours, grâce à ses actuels 56 sociétaires qui permettent de vinifier environ 100 hectares, soit près de 15% de l’appellation. Elle compte notamment une collection de grands terroirs vinifiés et élevés en sélections parcellaires dans les grands millésimes (les derniers produits étant 1999, 2000, 2001, 2004, 2005, 2007, 2008, 2009). Ils sont au nombre de neuf : Asili, Muncagöta (Moccagatta), Montefico, Montestefano, Ovello, Pajè, Pora, Rabajà et Rio Sordo. Précisons qu’un Barbaresco sans nom de lieu-dit est également produit chaque année et qu’il est d’un redoutable rapport qualité/prix, notamment dans les millésimes tels 2006 ou 2010 où les Riserva ne sont pas produites, et contribuent donc à la qualité de ce vin. Un mot pour finir sur le style « maison » qui se veut ultra-classique, comme on peut s’en douter, la cave ne contenant pas une seule barrique ! Ajoutons pour finir qu’un Langhe Nebbiolo contenant le vin des jeunes vignes et des terroirs les moins bien exposés existe, et vu son prix dérisoire, il serait plutôt dommage de le bouder. Le 2012 est délicieux !
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SC : Castello di Verduno : sis sur le vignoble de Barolo et plus précisément sur le terroir de Verduno, Castello di Verduno est un des grands noms historiques du vin des Langhe. Dès 1838 avec l'acquisition du château par le roi Carlo Alberto de Savoie, le général Staglieno, militaire et expert œnologue, est engagé pour le compte du Roi afin d’acquérir les meilleurs vignobles en vue de produire un grand vin de Nebbiolo. La famille Burlotto devient quant à elle propriétaire début 1900, et perpétue la production commencée par la famille de Savoie. Aujourd'hui, le château de Verduno peut se vanter de vinifier les deux appellations prestigieuses de la région, Barolo et Barbaresco, grâce au mariage de Gabriella Burlotto et Franco Bianco (producteur de Barbaresco depuis quatre générations). Sur le vignoble de Barbaresco précisément, au delà d’un Dolcetto, Langhe Nebbiolo et de deux Barbera (dont une sélection de terroir), le domaine produit trois Barbaresco : une cuvée sans nom de lieu-dit, assemblant des raisins des lieux-dits Rabajà, Rabajà Bas et Faset, d’un formidable rapport qualité/prix (peut-être le meilleur de toute la DOCG d’ailleurs !) ; et deux sélections de terroirs, Faset et Rabajà, ce dernier étant parfois réalisé sous forme de Riserva, donc avec un élevage prolongé. Issus de macérations longues en cuves bois et intégralement élevés en foudres, les vins se veulent d’un classicisme intemporel devenu rare. Ils plairont aux amateurs du style mais pas uniquement. Et leurs prix, angéliques, les rendront accessibles au plus grand nombre.
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SC : Serafino Rivella : Maria et Teobaldo Rivella possèdent deux hectares des vignes situés au cœur du Montestefano et produisent deux vins, un Dolcetto et un Barbaresco, qui porte le nom du cru dont il est issu. Teobaldo a hérité en 1974 du domaine créé par son père Serafino en 1964 (les premières mises datent de 1967). Il cultive de vieilles sélections de Nebbiolo de plus soixante ans. A la vigne, il privilégie le cuivre et le soufre et se garde bien d’utiliser des produits issus de la chimie de synthèse. Les vinifications et macérations de 15 à 20 jours ont lieu en cuve inox, puis le Barbaresco est élevé 24 à 36 mois au moins en foudres de 20 à 30 hectolitres. C’est un vin solide, très corsé pour l’appellation (il rappelle certains Santo Stefano) et qui a besoin d’au moins six-sept ans pour se détendre. On notera que les prix du domaine sont très raisonnables, ce qui ne gâche rien.
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SI : Gaja : faut-il vraiment présenter le domaine italien le plus connu de par le monde ? Sans doute que oui, car on oublie souvent qu’il est issu d’une longue histoire. Au XVIIème siècle, la famille arrive d’Espagne et s’installe au Piémont. En 1859, Giovanni Gaja, producteur de raisin possédant une bonne expérience de la vinification, crée le domaine qui porte son nom et commence à produire du vin. Rapidement les Gaja, sous l’impulsion de la grand-mère d’Angelo Gaja, Clotilde Rey, produisent un des meilleurs Barbaresco et se forgent une réputation dans toute l’Italie. En 1961, Angelo, après avoir fréquenté l’Institut d’œnologie d’Alba et obtenu le diplôme d’œnologue, prend la direction du domaine familial. Il est aussi titulaire d’un diplôme d’Economie de l’Université de Turin. Angelo ayant décidé de ne plus vinifier que des raisins propres au domaine, et les Gaja n’ayant pas de vignes dans la zone de Barolo, la production de Barolo est interrompue. En 1967, Angelo Gaja commence à vinifier les parcelles de Nebbiolo séparément. Il est le premier à élever le vin dans des barriques françaises au Piémont. C’est la naissance du Sori San Lorenzo, commercialisé trois ans plus tard. En 1979 a lieu une plantation de vignes de Chardonnay à Treiso, constituant sa première expérience en vin blanc. En 1995, Angelo Gaja achète l’Azienda Agricola Gromis à La Morra, dans le Barolo, dont les vignes se trouvent sur le terroir de Cerequio. Le nouveau Barolo Dagromis enrichit la gamme. Depuis le millésime 1996, dans le portfolio maison, seuls le Barolo Dagromis et le Barbaresco bénéficient de la DOCG. Afin de mettre en valeur les terroirs, Gaja a en effet décidé de commercialiser les parcelles de Nebbiolo vinifiées séparément sous l’appellation Langhe DOC (Sori Tildin, San Lorenzo, Costa Russi, Sperss, Conteisa). Dans les derniers millésimes, sa fille Gaia reprend progressivement les rênes du domaine, s’investissant pleinement dans les activités commerciales et dans les choix de production (viticulture et vinifications). Aujourd’hui le domaine (pour l’entité Piémont) comprend 100 hectares sur les communes de Barbaresco, Treiso, Alba, Serralunga d’Alba et La Morra. Les vignobles sont repartis en deux propriétés : Gaja Barbaresco et Azienda Agricola Gromis. La production annuelle est d’environ 250’000 bouteilles. Au fil des années, Angelo et son œnologue Guido Rivella ont sans cesse innové. Tant dans la recherche sur le chêne nécessaire à l’élaboration des barriques, qu’au niveau des rendements ou des choix de viticulture (on se dirige aujourd’hui vers le bio avec en parallèle des essais de plantations de végétaux dans les vignes afin de recréer une diversité, on modifie aussi la gestion de la surface foliaire en vue de gérer différemment les maturités du fait du réchauffement climatique, etc). Bref, de tout temps ou presque, la famille Gaja a été en avance sur son temps et ne s’est jamais privée d’inventer en vue de progresser. Que dire des vins, si ce n’est qu’on les boit sans doute souvent trop tôt : parfois les élevages sont un peu présents, mais au vieillissement, la densité et précision de ces cuvées à leur meilleur a de quoi effrayer, tant les crus paraissent jeunes, incroyablement puissants mais élégants, avec une énergie qui pourrait rappeler leur géniteur. Dans l’époque contemporaine, les macérations au domaine durent en moyenne trois semaines et les élevages classiquement deux années : la première en barriques et la seconde en grands foudres, chose assez méconnue par les amateurs. On pourra regretter les prix, très élevés, mais si on a la chance de goûter un jour un Barolo Sperss 1989, par exemple, on comprendra peut-être pourquoi les aficionados les plus fortunés chérissent ces bouteilles et les conservent précieusement. En parallèle, il faudra noter que les derniers millésimes ont gagné en « classicisme » et si l’on n’a pas les moyens de se payer les cuvées parcellaires (qui ne revendiquent pas leurs terroirs), l’achat et la dégustation du « simple » Barbaresco permettra de vite comprendre où l’on met les pieds. Après tout, le DRC et le domaine Leroy n’ont pas le monopole du très haut de gamme. Et on peut être sûr et certain qu’Angelo n’a aucun complexe vis-à-vis d’eux, contrairement à nombre de ses collègues d’ailleurs !
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SM : Bruno Rocca : voilà un domaine des plus attachants. Et cela tient beaucoup à la personnalité de la famille Rocca, au premier rang de laquelle il y a Bruno, jadis « petit » vigneron de Barbaresco, qui eut dans sa vie deux chances : la première, d’être incroyablement doué pour le vin, avec un sens de celui-ci hors du commun qui lui a permis dès ses premiers essais de produire de grandes bouteilles, encore bien vivantes ; la seconde, d’avoir pu disposer dès ses débuts là encore de grands terroirs, à la hauteur de son talent. Plutôt que de nous répéter, nous vous invitons à relire ce que nous écrivions sur le sujet en mars 2014 sur le blog de Jacques Perrin. Le style des vins se veut donc contemporain et avant toute chose « séducteur », le mot est important pour comprendre à qui l’on a affaire. Moderne donc, mais avouons que si c’est évident sur toutes les cuvées de la gamme en jeunesse, au vieillissement et notamment pour les Barbaresco, les choses deviennent moins faciles à modéliser et ranger dans des cases, car la grandeur et brillance de ses meilleurs crus sort du cadre des écoles pour faire réfléchir sur la meilleure façon de réaliser un grand vin. Bruno, même s’il a déjà pu se « louper » (1989, 1999 avec la grêle, 2001 ou 2009), est donc capable du sublime. Et il suffit de goûter une grande bouteille de Rabajà 1982, 1985, 1990, 2007 ou 2010 pour le comprendre. Ceci-dit ce n’est pas le seul grand vin signé Rocca, car à l’instar du Barolo le Vigne de Luciano Sandrone, dans les derniers millésimes (et pas que), le Coparossa (assemblage de Fausoni et Pajoré) est régulièrement lui aussi une grande bouteille, qui se goûte souvent mieux (et moins boisée) que le Rabajà en jeunesse. De plus, depuis 2012, le domaine revendique un autre cru en sélection parcellaire, Currà (ce qui le rapproche encore davantage de ses amis Sottimano). Nous ne l’avons pas encore goûté mais nous nous réjouissons de comparer les deux provenances. Enfin, au delà du Barbaresco classique (sans nom de lieu-dit), une Riserva portant le prénom de la maman de Bruno existe également : Marie Adelaide. Elle est réalisée avec une sélection des meilleurs raisins du domaine. Nous ne connaissons ce vin qu’en 2006 et 2007, et devons nous mettre à jour sur les dernières années produites afin d’en dégager un profil général.
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SC : Giuseppe Cortese
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SC : Cascina Luisin
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SC : Cascina delle Rose
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SI : Bianco Gigi
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SI : Ceretto
Les crus les plus remarquables :
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1ère classe - Nervo (un producteur emblématique du cru : Rizzi) : cru de taille moyenne mais de grande classe, idéalement situé de 230 à 360 mètres, bénéficiant d’une exposition parfaite regardant quasi intégralement le sud (sauf une toute petite partie regardant le sud-est), Nervo possède la qualité de nombre de grands terroirs de la région : il est pour ainsi dire planté uniquement de Nebbiolo, ce qui signifie que ce grand cépage tardif y mûrit bien souvent idéalement. Mais il souffre néanmoins d’un déficit de notoriété, sans doute parce qu’à l’instar de Pajoré, il n’est revendiqué « que » par trois vignerons : Pertinace, Armando Piazzo et surtout la référence, Rizzi.
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1ère classe - Pajorè (un producteur emblématique du cru : Sottimano) : Pajorè est un grand terroir, mais qui contrairement à Nervo ne brille pas par son homogénéité : la partie centrale du cru possède une exposition qui varie de l’ouest au sud-ouest ; la partie qui touche le domaine Montaribaldi, dans la partie occidentalo-septentrionale du cru, regarde le sud et le sud-ouest. Les autres, moins intéressantes, regardent l’ouest et tirent vers le nord-ouest. L’altitude moyenne varie de 210 à 340 mètres. Seulement deux producteurs (Rizzi et Sottimano) revendiquent le cru, même si Angelo Gaja himself possède également des vignes sur ce cru, qu’il assemble dans son Barbaresco « classico ». Nous connaissons surtout le vin de la famille Sottimano, que nous goûtons plusieurs fois par an et qui se signale par sa fermeté de tanins, sa noble austérité, sa fraîcheur (y compris et surtout dans les millésimes chauds) et ses arômes d’épices, de havane et de gingembre. Un cru de temps, qu’il ne faut donc pas ouvrir trop tôt. A l’aveugle, d’aucuns en feraient un Barolo, à l’instar du Barbaresco Santo Stefano de Bruno Giacosa. On n’occultera enfin surtout pas le vin de Rizzi, qui réalise toujours des crus traditionnels dans l’esprit et fins dans l’expression, ouverts assez rapidement mais pouvant assez bien vieillir.
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Ausario ; Bernadot (un producteur emblématique du cru : Ceretto) ; Bricco di Treiso (un producteur emblématique du cru : Pio Cesare) ; Casot (un producteur emblématique du cru : Giuseppe Nada) ; Castellizzano ; Ferrere ; Garassino ; Giacone (un producteur emblématique du cru : Lodali) ; Giacosa (un producteur emblématique du cru : Fratelli Grasso) ; Manzola (un producteur emblématique du cru : Nada Fiorenzo) ; Marcarini ; Meruzzano (un producteur emblématique du cru : Orlando Abrigo) ; Montersino ; Rizzi (un producteur emblématique du cru : Rizzi) ; Rombone (un producteur emblématique du cru : Nada Fiorenzo) ; San Stunet ; Valeirano (un producteur emblématique du cru : Ada Nada) ; Vallegrande (un producteur emblématique du cru : Fratelli Grasso)
Domaines recommandés :
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SC : Rizzi : le domaine Rizzi est né en 1974 grâce à Ernesto Dellapiana, qui parvint à exploiter les vignobles acquis par sa famille au XIXème siècle. En 1973, il décide de quitter la ville et son ancien métier de cartographe pour vivre sa passion, le vin et la vigne. Au fil des années, il s'engage dans une politique d’expansion et continue à améliorer la taille et qualité de l'entreprise qui, avec ses 35 hectares, peut revendiquer d’être un des plus importants domaines du Barbaresco. Depuis 2004, l’équipe du domaine est rejointe par Jole et Enrico Dellapiana, les fils d’Ernesto : Jole est responsable de la gestion économique et commerciale du domaine; Enrico, qui est diplômé en viticulture et oenologie à la Faculté d'agriculture de l’Université de Turin, s’occupe de la gestion technique du domaine et de la cave. Le domaine Rizzi est un ensemble de trois exploitations individuelles sises sur la municipalité de Treiso : Rizzi, Boito et Manzola. A celles-ci doit s’en ajouter une autre sur la commune de Neviglie : les podere Stella. Les vignobles de la cave Rizzi s'étendent donc sur 35 hectares comme nous l’avons déjà dit, dont environ 15 de Nebbiolo. Concernant ce dernier cépage et les Barbaresco du domaine, leur altitude varie entre 220 et 370 mètres : Rizzi (dans lequel on trouve le vignoble Boito) ; Nervo (dans lequel on trouve le vignoble Fondetta) ; le cru Pajorè ; le cru Manzola. Le style se veut traditionnel, avec des macérations d’environ trois semaines pouvant aller jusqu’à 30-32°, puis des élevages de douze à vingt mois en foudres de Slavonia de 30-50 hectolitres, puis en cuve de ciment ou inox durant douze mois. Les prix demeurent parmi les plus raisonnables de la DOCG pour une telle qualité, qui sans être au sommet, est très recommandable. Une adresse de buveur plus que de collectionneur, ce qui est des plus appréciables ! Des vins à boire entre cinq et douze ans.
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SI : Nada Fiorenzo : voilà un domaine méconnu mais que nous aimons beaucoup, et qui est peut-être même le meilleur de sa commune ! Bruno Nada, fils de Fiorenzo, est né en 1951, à l’époque où Treiso n’était alors qu’un hameau dépendant du village de Barbaresco. Son père avait hérité d’un lopin de terre situé à quelques encablures d’Alba dans les années 50. Il faut dire que cette famille a toujours produit du vin, qu’elle vendait à quelques restaurateurs. Au moment où ses parents prennent leur retraite, Bruno Nada renonce à reprendre l’activité vigneronne et revend ses raisins, du moins au début, et fait sa vie ailleurs, profitant du dynamisme des années 60. Il fait ses études à Turin et Asti, puis devient enseignant auprès notamment de l’école hôtelière d’Alba, où il réussit à introduire l’étude de l’oeno-gastronomie pour les futurs acteurs de la filière. Simultanément, il se rapproche de ses origines paysannes, réalisant ainsi une sorte de retour aux sources. Il finit par convaincre sa famille de cesser de vendre ses raisins et fait le choix de réduire les rendements afin de booster la qualité. On est alors en 1982, et c’est le début d’une nouvelle ère pour la famille. A ses débuts, le domaine produira seulement un Dolcetto et un Barbaresco sans nom de lieu-dit. Puis il élargira la gamme, avec sa cuvée Seifile (assemblage de Barbera et Nebbiolo élevés en barriques françaises) en 1988. Puis un Langhe Nebbiolo (de qualité remarquable dans les derniers millésimes), une Barbera d’Alba, et l’orgueil de la maison, le Barbaresco Rombone (élevé en barriques un an puis en foudres encore une année) ; enfin plus récemment, le Barbaresco Manzola (élevé en foudres). Le domaine actuel s’appuie donc sur sept hectares de vignes sises sur les deux crus du domaine. Aujourd’hui les enfants Monica et Danilo aident leur père et prennent progressivement du poids au sein de l’exploitation. Les derniers millésimes sont de très bon niveau avec des vins hyper précis, profonds et exempts de lourdeur ou boisé encombrant, et ce à des prix très raisonnables pour une telle qualité.
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SI : Nada Ada
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Meruzzano (un producteur emblématique du cru : Orlando Abrigo) ; Montersino ; Rizzi (un producteur emblématique du cru : Rizzi) ; Rocche Massalupo (un producteur emblématique du cru : Gianluigi Lano)
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- Vignoble de Barolo
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